« A Napoléon pour toujours »

Alors que Genève embrasse les soldats suisses au Port Noir, la ville de Carouge envoie une députation à Paris, pour demander de rester unie à la France.[2]
La ferveur populaire accueille l’impératrice Marie-Louise passée incognito à Versoix[3] et quelques jours plus tard à Carouge.
Mais quand Charles Pictet de Rochemont viendra prendre possession de Carouge le 23 octobre 1816, ce seront des volets clos et le silence qui le recevront. Les clés de la ville savoyarde seront remises à la délégation genevoise par l’aubergiste à l’Ecu de Savoie.
Le commandant sarde de Saint André est déjà parti !
En cette année de disette générale, l’accueil fait aux Genevois varie. Certaines activités manufacturières faute de débouchés vers la France, ou la Savoie, s’écroulent, l’ensemble du canton  a faim. Des rations de pain, des soupes économiques à base de  légumes secs et de pois seront alors servies par l’administration provisoire des communes réunies.
Certains curés se réjouissent d’être à nouveau payés, d’autres affichent leur désapprobation.
Abandonnant ses ouailles, le curé de Versoix laisse derrière lui une tabatière à l’effigie de Napoléon.

 

 

 

[1] Jean Janot, 1814, p. 213, Genève 1912

[2] Jean Janot, 1814, p. 212, Genève 1912

[3] 10 juillet 1814

Animation:
Jessica Jacquard
Texte:
Valérie Fontaine